« Swiss TecLadies » : découvrir le métier d’opticienne grâce au mentorat

Stefanie, comment Carla est-elle devenue ta mentorée ?

Dans le cadre de la sélection, les jeunes filles et jeunes femmes intéressées communiquent leurs aspirations et objectifs professionnels. Nous, les mentores, soumettons également une fiche d’informations indiquant notre profession, nos loisirs, nos centres d’intérêt, nos connaissances, etc. C’est ainsi que la direction du programme nous met en contact avec les mentorées.
Jusqu’à présent, mon expérience avec ce programme a été excellente et enrichissante. Carla est déjà ma troisième mentorée. Nous ne nous étions jamais vues avant le début du programme mais nous aurions très bien pu : Carla et moi avons découvert qu’elle habitait dans la même rue que moi, à Buochs, où je vivais encore il y cinq ans.

Carla, comment tes projets ont-ils évolué au cours du mentorat ?

A l’origine, je souhaitais devenir dessinatrice et me spécialiser dans l’architecture. J’étais donc ravie que Stefanie vienne de ce domaine et j’ai regardé ça de plus près lors de mon stage d’initiation. C’était très intéressant mais la majeure partie du travail s’effectuait sur écrans. J’ai aussi échangé avec mes amies qui font par exemple un apprentissage d’employée de commerce, de polygraphe ou de médiamaticienne. Mais là aussi, cela me semblait trop centré sur l’ordinateur. Le côté commercial et créatif, en revanche, me plaisait bien. Alors avec Stefanie, nous avons cherché des profils de formation où la technique constituait un critère important parmi plusieurs autres.

Stefanie, qu’as-tu fait concrètement avec Clara durant ce programme de mentoring ?

Le programme Swiss TecLadies est l’occasion pour les jeunes filles de se découvrir elles-mêmes, d’élargir leurs horizons et de poser les jalons pour leur avenir professionnel. Mon rôle en tant que mentore n’est pas de montrer le chemin à suivre. J’essaie plutôt de me faire une idée des affinités et des capacités de ma mentorée.

Ensemble, nous avons visité des entreprises, participé aux ateliers Swiss TecLadies et visionné des présentations sur des domaines professionnels. Les cours de chimie à l’Université de Zurich Irchel nous ont particulièrement impressionnées, toutes les deux. Si j’avais eu la chance de vivre ça quand j’étais adolescente, il est fort possible que j’aurais été meilleure en chimie !

Mais je suis ingénieure en génie civil, spécialisée dans les structures portantes. Je fais des calculs et j’accompagne la construction de bâtiments et d’infrastructures. En tant que mentore, c’est un peu la même chose : je soutiens et j’accompagne la réalisation de « ponts » vers la vie adulte. Lorsque, sur une idée de la famille de Carla, nous sommes finalement tombées sur la formation « Opticien·ne CFC », tous les critères étaient réunis. Je l’ai aidée à préparer ses candidatures et ça a fonctionné : Carla va débuter son apprentissage en août, à Stans.

Carla, te réjouis-tu de t’engager dans cette voie ?

Oui, beaucoup ! Je crois que ce métier possède la complexité et la variété que je recherche. Il associe technique et artisanat. Nous apprenons, par exemple, à tailler les verres et à manier de nombreux matériaux avec beaucoup de minutie. Mais il y a aussi d’autres aspects tels que le conseil à la clientèle, le design, l’esthétique, la comptabilité ou la santé. Le seul inconvénient est que l’école professionnelle où je suis deux jours par semaine se trouve à Olten, soit à une bonne heure et demie de trajet. Si, après mon apprentissage, je fais une maturité professionnelle, je pourrai aussi plus tard poursuivre des études.

Stefanie, comment vis-tu ces métiers techniques (encore) souvent dominés par les hommes ? Que changerais-tu ?

Je n’ai aucun problème à ce niveau. Ma recette est simple : être sincère et naturelle, et rester authentique. Je connais mes compétences mais aussi mes limites. Je suis respectée en tant que professionnelle, par mes collègues et les client·e·s, au bureau comme sur le chantier. Par le biais du programme de mentorat Swiss TecLadies, j’essaie de transmettre mes convictions aux générations suivantes.

Merci à vous, Stefanie et Carla.