Comment accéder à la direction d'une entreprise technologique suisse en tant que femme ?

Bien qu'il soit prouvé que les entreprises gérées de manière diversifiée sont plus innovantes et plus performantes, il n'y a jusqu'à présent que peu de femmes cadres dans les directions et les conseils d'administration. Quelles en sont les raisons et comment une femme peut-elle malgré tout accéder à un tel poste ?

Dans le secteur de la tech, encore très masculin, la plateforme SwisswoMEM Club promeut les carrières féminines depuis 2015. Des manifestations sur les candidatures, les « biais inconscients » ou l'empowerment sont régulièrement organisées. En 2025, à l'occasion du 10e anniversaire de ce réseau, deux ateliers sont prévus pour aborder les défis auxquels sont confrontées les femmes spécialisées dans le management intermédiaire et les RH. Auparavant, en décembre 2024, le SwisswoMEM Club Romandie organisera un événement sur le thème du leadership, du succès et du doute.

Le dernier atelier du club s'intitulait « Carrière dans la branche tech suisse : la voie vers une fonction de direction ». Sara Duindam (mentore), Nadine Peneder (mentorée) et Amélie Schneider (ancienne mentee), membres du réseau TecLadies, ont assisté à l'atelier.

Trois questions à trois femmes qui savent ce qu'elles veulent !

Qu'est-ce que tu attendais de l'atelier ?

Amélie: « Je cherchais une sorte d'agenda pour mon développement. L'atelier m'a impressionné par ses conseils spécifiques, immédiatement applicables, ainsi que par la présentation d'objectifs à long terme pouvant être atteints par étapes. »

Sara: « Se mettre en réseau avec des personnes partageant les mêmes idées et acquérir de nouvelles expériences permet en tout cas d'élargir son horizon. Cet atelier m'a d'autant plus intéressée que j'aimerais un jour occuper un poste de direction dans le domaine technique. »

Nadine: « Les futures cadres féminines profitent le plus d'une promotion de carrière personnalisée, comme un coaching ou des programmes de développement du leadership - c'est exactement ce qu'était cet atelier en miniature. Un obstacle à ne pas sous-estimer est le fait même d'apprendre l'existence de telles offres et de s'y qualifier ».

Qu'est-ce qui t'a fait réagir ?

Nadine: « L'importance d'un bon réseau, d'une bonne visibilité et d'un profil affûté et pertinent... et la nécessité de planifier et de s'engager. Préparer et présenter son propre « elevator pitch » était à la fois exigeant et passionnant. Il n'est pas si facile de présenter son expérience professionnelle, ses valeurs et ses compétences clés en quelques minutes et de les étayer par des résultats mesurables. Pour moi, la conclusion la plus instructive est qu'il faut avoir le courage d'omettre des choses ! Tout ce qui n'est pas pertinent ne fait que diluer son propre profil ».

Sara: « Un bon réseau interne et externe est en effet l'une des principales clés du succès, une ressource précieuse à chaque étape de la carrière. Il faut l'entretenir en ligne, mais aussi lors d'événements, afin de sentir, d'entendre et de voir comment fonctionne la branche et qui y évolue dans quelle direction. Lors de l'entretien, il faut montrer clairement ce que l'on sait faire et où l'on veut aller ».

Amélie: « Ce que j'ai trouvé particulièrement passionnant, c'est que chaque entreprise est structurée un peu différemment et fonctionne selon ses propres règles. Il faut les connaître pour pouvoir filtrer pour soi-même la voie avec le plus grand potentiel de développement ».

Sara: « Exactement. Pour se positionner correctement, il faut connaître ses compétences clés et pouvoir citer, exemples à l'appui, les expériences qui ont conduit à ces compétences ».

Qu'est-ce que tu retiens pour toi ?

Sara: « Il faut toujours se demander : qu'est-ce que je représente, où est-ce que je vais ? Cela aide à se centrer et à ne pas s'écarter du chemin choisi. Sans objectif concret et sans planification, il n'est pas possible d'accéder à la direction ».

Amélie: « Grâce aux études de cas de l'atelier, j'ai pu acquérir une nouvelle attitude réaliste face au processus de carrière. Mon principal « take-away » est le suivant : ne jamais accepter qu'un problème ne peut pas être résolu ou que « c'est juste comme ça ». C'est un long chemin de changement ».

Nadine: « Je suis du même avis. Ce qui m'est resté : l'image d'un phare qui représente son propre objectif de carrière. Il ne faut jamais le perdre de vue et travailler de manière concentrée pour l'atteindre ».